Il y a trente ans a été découvert par hasard, sous la cour du palais de justice de Rouen, le plus ancien monument juif de France.
Le monument juif se situe, pour partie, sous l’escalier monumental de la Cour d’appel du palais de JusticeLa vocation de ce bel édifice roman, construit vers 1100, peut-être par le même architecte qui a bâti l’abbaye Saint-Georges de Boscherville, est restée longtemps nimbée de mystère. Synagogue, école rabbinique, résidence privée ? On s’interrogeait … (…)
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Un livre de Jacques-Sylvain Klein
Aux Editions Points de Vue
Livre épuisé
Jacques-Sylvain Klein, natif de Rouen et adjoint au maire de Rouen de 1995 à 2000, a soigneusement analysé l’abondante littérature publiée sur le sujet. Avec le soutien des élus et en s’appuyant sur les travaux de Norman Golb, il publie un ouvrage, La Maison Sublime (allusion à une inscription trouvée sur un mur), chez l’éditeur rouennais Point de vues. Il y retrace, en l’illustrant de nombreux documents (plans, photos…), l’histoire de ce joyau du patrimoine normand médiéval et celle de la communauté juive ressurgie de l’oubli.
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Préface de François Zimeray et Pierre Albertini
8 juin 2022, par Jean-Marie
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LE ROYAUME JUIF DE ROUEN
La résurgence d’une communauté disparue 9 juin 2022, par Jean-MarieL’installation des juifs à Rouen remonte à la colonisation romaine, aux tout premiers siècles de notre ère. Cette présence fort ancienne est attestée par la situation du quartier juif, en plein cœur du castrum romain, et par celle du cimetière juif, à proximité immédiate des sépulturesCe manuscrit hébraïque, provenant de la guenizah (= dépôt d’archives) du Caire, a permis au professeur Golb de retrouver la transcription exacte de Rodom (RDWM) et, à partir de là, de mettre peu à peu en (…)
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Le royaume Juif de Rouen
Le quartier juif de Rouen 9 juin 2022, par Jean-MarieA l’époque romaine, le quartier juif (terra judaeorum) occupait un espace d’environ trois hectares, soit le douzième du Ratomagus qu’occupait alors la tribu gauloise des Véliocasses. Situé dans le secteur nord-ouest de la ville romaine, il formait un rectangle de 300 mètres de long par 100 mètres de large, délimité au sud par le decumanus (l’actuelle rue du Gros-Horloge) et à l’est par le cardo (l’actuelle rue des Carmes), les deux axes qui partageaient la ville d’est en ouest et du nord au (…)
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Le royaume Juif de Rouen
A la requête de Jacob bar Jequthiel, le pape interrompt la persécution de 1007 9 juin 2022, par Jean-MarieLongtemps, la cohabitation des juifs et des chrétiens s’était plutôt bien passée. La religion juive était reconnue et protégée par le pouvoir. Les juifs disposaient de droits économiques étendus, y compris celui de posséder des terres, même par héritage. Les rois carolingiens avaient placé un haut dignitaire juif à la tête de chacune des grandes unités du royaume : un roi des juifs (rex judaeorum) à Narbonne pour la Septimanie et à Rouen pour la Neustrie ; un maître des juifs (magister (…)
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Le royaume Juif de Rouen
Les mésaventures de Reuben bar Isaac (vers 1032) 9 juin 2022, par Jean-MarieLa décision du pape arrêta pendant quelques décennies les persécutions contre les juifs de Normandie. Cela n’empêcha toutefois pas que de mauvais traitements leur soient infligés, comme celui dont fut victime, vers 1032, un riche propriétaire juif de Rouen, Reuben bar Isaac.
Son histoire nous est connue par deux lettres manuscrites -l’une écrite par un scribe juif d’Arles, l’autre par un haut dignitaire de l’académie de Palestine- entreposées pendant des siècles dans l’antique synagogue (…) -
Le royaume Juif de Rouen
L’installation de juifs rouennais à Londres (1066) 9 juin 2022, par Jean-MarieC’est à l’initiative de Guillaume le Conquérant que des juifs rouennais s’installèrent à Londres aussitôt après la conquête de l’Angleterre (1066). On ne sait si cette immigration visait à favoriser le développement du commerce maritime entre Londres et Rouen ou, plus simplement, l’intégration à la nouvelle administration normande des juifs qui résidaient déjà en Angleterre.
Quatre ans après la conquête, Guillaume confirma le statut des juifs de son nouveau royaume, au cours d’un concile (…) -
Le royaume Juif de Rouen
Le pogrom enclenché par la première croisade (1096) 9 juin 2022, par Jean-MarieRobert Courteheuse, successeur de Guillaume le Conquérant (mort en 1087), avait décidé de participer à la première Croisade lancée par le pape Urbain II, laissant en gage la Normandie à son frère Guillaume le Roux. La ferveur de ses Croisés ne tarda pas à se tourner contre les juifs.
Dès le départ de la Croisade, en septembre-octobre 1096, le clos-aux-juifs rouennais fut envahi et leurs habitants massacrés. Presque contemporain de l’événements, l’abbé Guibert de Nogent raconte que les (…) -
Le royaume Juif de Rouen
La construction de l’école rabbinique (vers 1100) 9 juin 2022, par Jean-MarieSoucieux d’assurer l’indépendance des juifs d’Occident à l’égard des centres de Bagdad et de Jérusalem qui faisaient autorité en Orient, les dirigeants carolingiens avaient encouragé la création d’instituts d’enseignement supérieur juifs.
Les premiers établissements avaient souvent appartenu à des maîtres privés, ce qui ne garantissaient pas le niveau des études. C’est pourquoi un important synode s’est tenu, vraisemblablement à Rouen, au Xe ou XIe siècle sinon avant, afin de définir les (…) -
Le royaume Juif de Rouen
Les autorités rabbiniques du XIIe siècle 9 juin 2022, par Jean-MariePassées les persécutions liées à la première Croisade, le premier personnage rouennais connu portant le titre académique de maître (ou rab) est Rabbi Yossi (ou Rubigotsce), si célèbre qu’il restera connu comme Rabbi tout court. Réputé pour sa sagesse et sa richesse, il avait attiré l’attention du roi Henri 1er Beauclerc : son nom est mentionné pour la première fois dans des documents remontant aux années 1130-1131.
Sous sa direction, l’École de Rouen servit pendant quelques temps (…) -
Le royaume Juif de Rouen
La venue à Rouen du Pape Innocent II en 1131 9 juin 2022, par Jean-MarieLe concile d’Étampes, convoqué en octobre 1130 par le roi Louis VI le Gros, avait consacré le ralliement des évêques français au pape Innocent II durant le schisme qui l’opposa à Anaclet II. La prise de position de Bernard de Clairvaux, le plus éminent ecclésiastique français de son temps, avait pesé lourd dans ce soutien. Dans les mois qui suivirent, Bernard de Clairvaux chercha à élargir encore les soutiens dont Innocent II pouvait disposer. Il obtint le ralliement du roi d’Angleterre (…)